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Présélection Prix Ados-Moi et la mer de Weddell 1 octobre 2013

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Moi et la mer de Weddell, Arnaud Tiercelin, Editions du Rouergue (DoAdo) – lu au cours d’un Redon-La Rochelle et retour ♥

La mer de Weddell, c’est loin : la preuve. Oui, c’est en Antarctique. Cela n’empêche pas Marius d’en rêver passionnément  : dans peu de temps, c’est sûr, il ira voir Weddell. En attendant, c’est un collégien tout ce qu’il y a de plus normal. Il a 14 ans, deux supers copains, sort avec Daphné et rêvasse pendant les cours d’arts plastiques. Côté famille, son frère entre à Sciences Po Bordeaux, ses parents sont ennuyeux au possible, son grand-père radote et Vanille, le vieux teckel aux dents pourries, vient parachever ce tableau de la famille classique. Seulement, Marius en a assez de cette vie ordinaire ! Daphné a beau être la plus belle fille du collège, elle ne semble pas pouvoir rivaliser avec les froids paysages australs. Ses parents partis pour quelques temps à l’autre bout de la France, Marius décide d’abandonner son grand-père et de débuter son grand voyage. Malheureusement, quand on a 14 ans, l’Antarctique, c’est vraiment, vraiment très loin. Son argent de poche ne lui permettra donc que de se rendre à Bordeaux. Mais c’est déjà pas si mal : l’aventure peut aussi être au coin de la rue (ou de la BU).

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Présélection Prix Ados-Le huitième continent 18 septembre 2013

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Le huitième continent, Florian Ferrier, Plon – lu dans mon lit ♥♥

Roxane, Christo et leurs parents passent leurs vacances à bord du Cyrano, entre la Californie et Hawaï. Une nuit, une violente tempête s’abat sur le voilier : les parents passent par dessus bord. Les enfants se retrouvent seuls avec Stephen, le skipper. Livrés à eux-mêmes sur un océan peu amène, ils découvrent l’horreur du 8e continent : un vortex agrège tous les déchets de l’océan Pacifique nord. Cet amas est tellement gigantesque qu’il en forme un « continent » (6 fois la surface de la France !). Entre les sacs plastiques, les bouées, bidons, morceaux de polystyrène, containers échoués, la vie a édicté ses règles : les mouettes ne sont pas les seules à user de violence, les chercheurs de trésor sont fous, les trafiquants en tout genre sont légion et les rebelles écologistes sont prêt à tout pour faire entendre leur cause. Combien de temps les deux ados pourront-ils survivre dans un milieu aussi hostile ?

8e continent

N.B. : ce « continent » n’en est pas un au sens propre du terme (évidemment, puisque c’est sale…). En réalité, on ne peut pas marcher dessus ni planter un drapeau.

Présélection Prix Ados-Déclaration d’anniversaire 5 août 2013

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Déclaration d’anniversaire, Eleonore Cannone, Océan- lu au cours d’un Rennes-Paris  ♥♥♥

En lisant la 4e de couv’ en diagonale, j’ai picoré quelques mots comme « homosexualité« , « repas de famille » et évidemment « déclaration« . Mon cerveau en a rapidement déduit que le jeune protagoniste prévoyait de faire son coming out au cours de son repas d’anniversaire. Que nenni, et c’est tant mieux ! Aurélien a 17 ans, deux mamans, un oncle womanizer, une petite amie et un chat. A tour de rôle, chacun nous livre ses réflexions, ses impressions et sa vision de LA journée d’anniversaire. Oui, LA journée, parce que dans la famille d’Aurélien, ses mères ont décrété qu’il s’agissait d’un jour férié durant lequel tout travail devait être aboli. Tandis que Juliette s’affaire en cuisine, Bénédicte cherche le cadeau idéal -de dernière minute-, oncle Teddy attend que Cindy ait fini son brushing, Aurélien répète sa déclaration et Milfred se doute bien qu’il y a baleine sous gravillon. Mais on ne fait jamais assez attention à ce que veut nous dire le chat de la famille ! Tout ceci nous amène au dîner, au cours duquel Aurélien nous fera part de ses choix d’orientation -mais pas sexuelle, puisqu’on s’en fiche, il a une petite copine qui a deux belles-mères !

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Présélection Prix Ados-La vérité crue 2 juillet 2013

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La vérité crue, Patrice Favaro, Thierry Magnier – lu dans le camion entre Vienne et Budapest ♥

J’avoue tout. Oui j’ai choisi ce livre en tant que végétarienne, parce que « Mon ventre, ce n’est pas un cimetière pour les petits veaux ! ». C’est grave, docteur ? Ça peut l’être, si vous êtes comme Jésus, le héros de ce petit roman sur la différence. Alors vous libérerez les lapins de mamie, puis les visons de ce sale éleveur et vous partirez en cavale avec la belle du coin. Vous aurez peut-être la chance de croiser le chemin de quelqu’un d’aussi sympa qu’Elie, qui vous prendra sous son aile. Dans cette histoire, en tout cas, Eli[e] n’a pas abandonné Jésus (cf. Psaumes 22:2).

vérité crue

Présélection Prix Ados-Les trois vies d’Antoine Anacharsis 22 juin 2013

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Les trois vies d’Antoine Anacharsis, Alex Cousseau, Editions du Rouergue (DoAdo) – lu durant 2 mois en pointillés ▼

Deuxième fois que je lis un ouvrage dont le narrateur n’est pas né ! Après Max en 1936, voici le tour de Taan, petit homme d’un vaste monde, cent ans auparavant. La 1re fois qu’il naît, c’est après des mois de traversée sur un navire négrier. Ses parents viennent de Nosy Boraha (Île Sainte-Marie, au large de Madagascar). Lui parcourra le monde à maintes reprises (forcément, quand on a plusieurs vies…) à la poursuite du trésor de son ancêtre, qui n’est autre que le célèbre pirate La Buse. Réel, fantastique, historique, cartes au trésor, pirate, navires, amitiés, tout y est pour faire un bon roman d’aventures. Mais vu le temps nécessaire pour le terminer, peut-être que je n’aime tout simplement pas les romans d’aventures.

3 vies antoine anacharsis

Soirée d’inauguration du Prix Ados 6 juin 2012

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Ce soir avait lieu la soirée d‘inauguration du 19e prix Ados Rennes/Ille-et-Vilaine. A l’honneur ? Les auteurs, évidemment. Les invités ? Juste les bibliothécaires et les documentalistes ! C’était une soirée fort sympathique qui a permis de rencontrer, en avant première -ou pas- 8 des 10 auteurs de la sélection de romans 2011/2012. Deux tables rondes composées de 4 auteurs se sont succédées, au cours desquels chacun a présenté son ouvrage.

La première table ronde a réuni

Maryvonne Ripert, pour Metal Mélodie
Jean-Michel Payet, pour Mademoiselle Scaramouche
Cendrine Wolf et Anne Plichota pour Oksa Pollock, T.1

Maryvonne Ripert, Jean-Michel Payet, Cendrine Wolf, Anne Plichota

Les organisateurs du Prix Ados ont choisi de réunir ces 4 auteurs autour d’une table car leurs romans sont empreints de la même toile de fond : la filiation. Il m’est difficile de comparer ces ouvrages puisque je n’ai lu que Mademoiselle Scaramouche. En effet, je n’avais pas l’intention de lire Oksa Pollock car il s’agit d’une quadrilogie Metal Mélodie trône sur ma table de chevet depuis 3 semaines -j’ai préféré commencer G229 de J.-P. Blondel. L’intervention de chacun n’en était pas moins intéressante. Les 4 auteurs  conçoivent différemment l’écriture : que ce soit son processus ou la façon dont ils envisagent le public auquel ils adressent leur production, chacun emprunte un chemin différent dans le pays de la littérature de jeunesse.

La deuxième table ronde a réuni

Timothée de Fombelle, pour Vango, T.1
François Place, pour La douane volante
Emmanuelle et Benoît de Saint-Chamas, pour Strom, T.1

Timothée de Fombelle, Benoît et Emmanuelle de Saint-Chamas, François Place

Cette fois, les auteurs ont été réunis car leurs livres traitent tous du rapport au temps passé et/ou au temps protéiforme. J’avais déjà rencontré François Place et Timothée de Fombelle, séparément, et ç’avait été très plaisant. Les voir tous les deux réunis autour d’une même table est un vrai régal : ils s’entendent comme larrons en foire ! Là encore, chacun explique les choix qui l’ont mené à construire de telle ou telle manière ses personnages et son histoire, donnant des précisions sur le processus de conception et celui de rédaction. Les deux tables rondes ont accueilli des « couples » d’auteurs. En effet, Oksa Pollock et Strom ont été écrits à deux mains. Mais les de Saint-Chamas n’ont pas les méthodes d’écriture que les mères d’Oksa, et c’est sans doute ce qui fait, en partie, la richesse de la littérature jeunesse. Benoît de Saint-Chamas nous en dira certainement plus jeudi après-midi, puisque nous le recevons à la bibliothèque, avec les adolescents des deux collèges de la commune.

Il manquait donc à cette soirée Jean-Philippe Blondel, auteur de Blog -mais ça je le savais, car il m’avait dit au Salon du Livre qu’il ne pourrait se libérer-, ainsi qu’Anne Percin, auteure de Comment (bien) rater ses vacances.

Demain auront lieu à Rennes les rencontres des auteurs avec les adolescents ainsi que la remise du Prix. Pour qui avez-vous voté ?

All together 28 juillet 2011

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All together : ce titre sonne comme une chanson des Beatles. Ça tombe bien, le roman traite de chanson ! Mais pas de Beatles…

Edward van de Vendel nous livre l’histoire de trois jeunes adultes embarqués dans une aventure à laquelle ils n’auraient jamais imaginé participer : l’Eurovision.
C’est Tycho, jeune néerlandais étudiant à l’école nationale de création littéraire, qui tient le rôle du narrateur. À travers le récit de vie qu’il écrit pour les cours et les courriels qu’il n’enverra jamais à leurs destinataires, Tych nous raconte cette année de folie :

il est tombé amoureux d’un footballeur norvégien aux Etats-Unis, a laissé Oliver dans ses fjords et il est revenu aux Pays-Bas à la fin de l’été pour entrer à l’université ;
il a emménagé dans une coloc’ avec Vonda, inscrite à l’école de chant, et lorsque la propriétaire leur demande de trouver un troisième locataire « à la fibre artistique » comme eux, ils choisissent Moritz, étudiant à l’école de danse.
Ensemble, ils vont former le groupe « Vonda’s Voice », se préparer à l’Eurovision et se découvrir les uns et les autres.

L’auteur -et l’excellent traducteur, nous offrent un beau moment de lecture en nous faisant partager les questionnements, les doutes, les peines et les joies de ce grand adolescent.

Source : Decitre

Edward van de Vendel, All together, Thierry Magnier, 2010 (Grand roman), 400 p.

N’oublions pas que l’homosexualité est encore condamnée par la loi dans 70 pays ! Cf ce l’article paru dans Le Monde du 24 juin 2011.

Prix Sorcières et Salon du Livre 2011 17 mars 2011

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Il y a 10 jours, soit le 7 mars dernier, les Prix Sorcières 2011 ont été décernés. Pour assister à la remise des prix, ça se passe lundi prochain au Salon du Livre de Paris, qui se tient, comme chaque année porte de Versailles.

Voici les prix selon les catégories :

album tout-petit : Un livre, Hervé Tullet

album : Les oiseaux, Germano Zullo

1re lecture : Oko, un thé en hiver, Mélanie Rutten

roman junior : La petite taiseuse, Stéphanie Bonvicini

roman ado : Le sauvage, David Almond

documentaire : Des hommes dans la guerre d’Algérie, Isabelle Bournier

Cette année, le Salon du Livre a suivi une cure de jouvence : plus court, plus professionnel : le programme a l’air très alléchant !

Pour plus d’informations sur le Prix Sorcières 2011 : Livres Hebdo

Et sur le Salon du Livre : le site officiel

Virus L.I.V. 3 ou la mort des livres 6 février 2011

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Une de nos jeunes lectrices et stagiaires m’a prêté ce livre. Ça tombe bien, ça faisait un moment que je voulais le lire, mais j’en avais oublié le titre. Il faut dire qu’il n’est pas des plus simples à retenir…

Toujours est-il que c’est un petit roman de science-fiction bien sympathique. Christian Grenier nous raconte une histoire hautement improbable -ce qui est souvent le cas en SF : le pouvoir est aux mains des Lettrés de l’Académie Européenne des Intellectuels Officiels Unis (les Voyelles) ! Voici un résumé trouvé sur le site noosfere :

« A la fin du XXIe siècle, l’Europe est gouvernée par un aréopage de quarante écrivains, philosophes et intellectuels, qui siègent à la TGB, l’ex-Bibliothèque François Mitterrand. Cette dictature douce a interdit télévision, jeux vidéo, l’usage de l’informatique et bien sûr d’Internet. La majeure partie de la population, les Lettrés, lit avec passion et s’adonne volontiers à l’écriture. (…)Pour pouvoir s’exprimer en public, chaque Lettré doit posséder son PPP ( le Permis de Prise de Parole ). Cependant, une opposition existe. Elle est surtout constituée par les jeunes des banlieues qui se sont eux-mêmes baptisés les Zappeurs. Adeptes des images, des jeux et des technologies interdites, ils communiquent clandestinement via Internet. Dans leur QG, la ZZZ ( Zone des Zappeurs Zinzins ), ils ont mis au point un virus redoutable qui efface les lettres des livres au fur et à mesure qu’on les lit. Tout livre atteint du virus contamine ses lecteurs, et tout lecteur contaminé le transmet aux livres… Mais ce virus possède une qualité : il immerge le lecteur au cœur de l’ouvrage ; on vit ainsi lhistoire en trois dimensions, on peut même dialoguer avec les personnages du roman, modifier l’action et changer la fin du récit ! C’est la « Lecture Interactive Virtuelle » (LIV) qui, enfin, permet aux Zappeurs d’accéder aux livres. »

Ce texte est tout à fait étonnant car la 1re édition date de 1998 ! A l’époque où la démocratisation d’internet ne faisait que commencer et que  les livres numériques n’étaient que des embryons

En tant que bibliothécaire, les thèmes abordés par C. Grenier me touchent forcément : et si les livres disparaissaient ? si la génération écran ne s’intéressait plus aux livres et que les bibliothèques appartenaient à une époque révolue ? Mais qui ne voudrait pas entrer, plonger « réellement » dans son livre, vivre le rôle des personnages ? Par ailleurs, avoir fait de ses héros des personnes handicapées est particulièrement intéressant et assez rare pour qu’on le souligne. L’écriture n’a rien d’exceptionnel mais elle est fluide et agréable.

Le roman est à destination des collégiens, selon Le livre de poche : il est tout à fait à leur portée, mais il n’est pas certain qu’ils saisissent les références glissées tout au long de l’histoire. Ainsi, on  notre particulièrement  l’hommage rendu au livre de Bradbury, Farenheint 451 et à de nombreux autres auteurs et leurs œuvres, qui font leur apparition à travers les noms des personnages. Celui du personnage principal n’a pas été difficile à identifier : Allis LC Wonder. Celui des Voyelles Emma GF Croisset, Rob DF Binson et Colin BV Chloé  non plus. Pour d’autres, je n’ai pas encore tout trouvé. A vous de jouer :

  • Céline LF Bardamu
  • Fabrice HB Sorel
  • Jacky CA Rimbault
  • Rémi SF Malot
  • Claudine CW Sido

GRENIER Christian, Virus L.I.V.3 ou la mort des livres, Paris, Le livre de poche jeunesse, 2007, 190 p.

Nicholas Dane 10 janvier 2011

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Melvin Burgess a encore sévi : à l’automne dernier, Gallimard a publié son dernier ouvrage, Nicholas Dane.

Mon appréciation de cet auteur renommé dans le domaine de la littérature jeunesse, la quatrième de couverture, les critiques élogieuses ainsi que le bandeau figurant sur cet opus m’ont inévitablement incitée à le lire au plus tôt. Habituée à des brillantes descriptions du monde adolescent et à un regard aiguisé sur la société, mes attentes quant à cet ouvrages étaient fortes. Peut-être un peu trop, car Nicholas Dane m’a déçue.

Pour situer l’histoire, voici un résumé que l’on trouve sur la 4e de couv. :

« Quand Nicholas perd sa mère d’une overdose, il se retrouve seul. Très vite, il est envoyé dans un foyer pour garçons. A quatorze ans, il y découvre d’abord la violence, l’humiliation, les punitions. Alors qu’il croit trouver auprès de Mr Creal, le directeur adjoint, un peu de réconfort et de douceur, Nick finit par comprendre qu’il devra payer de sa personne… Sous l’emprise de la perversité, il n’a plus qu’une solution : fuir. »

Et le point de vue de l’éditeur ainsi que des critiques :

« Construit avec une grande sensibilité et une irrésistible intensité dramatique, Nicholas Dane affronte un sujet particulièrement tabou. D’une honnêteté absolue, le nouveau roman du grand Melvin Burgess nous aide à comprendre ces scandales cachés et leurs victimes : des adolescents sacrifiés qui tournent mal. Une lecture dérangeante, violente mais salutaire et inoubliable. »

« Sans aucun doute, l’œuvre la plus substantielle et la plus ambitieuse de Burgess, Nicholas Dane est très certainement un livre important qu’il fallait écrire. » The Daily Telegraph

Le sujet a beau être parfaitement brugessque, la façon dont l’auteur l’a traité l’est nettement moins, en particulier en ce qui concerne la 1re partie du roman, lorsque Nick est envoyé en institution. Les intrusions d’un narrateur omniscient amenuisent la portée des propos de l’auteur et brisent le rythme en apportant un regard d’adulte « moralisateur ».  Il est toutefois compréhensible que Burgess ait, pour une fois, souhaité prendre de la distance par rapport à son récit, précisant que les faits se passent dans les années 1980 et que les établissements évoqués ont changé. Ce regard, il me semble pourtant, n’a pas sa place dans un roman pour ados : ceux qui lisent ce livres doivent être capables de recevoir cette histoire, de se l’approprier et de juger les faits sans que l’auteur prenne le pas sur le narrateur.

Mais qui est réellement le public visé ? Nicholas Dane est publié par Gallimard Jeunesse, bien que seule la maison d’édition « Gallimard » apparaisse sur la couverture. Par ailleurs, la 4e de couverture précise « Ne convient pas aux jeunes lecteurs« , tandis que le bandeau avertit « Attention, Burgess ». Ce qui, lorsqu’on connait les thèmes abordés par Burgess et la façon dont il les traite, est une véritable mise en garde pour les plus jeunes. Malgré tout, l’achevé d’imprimé présente bien la mention du respect de la loi de 1949 relative aux publications destinées à la jeunesse. Alors à qui s’adresse cet ouvrage ? L’avertissement élimine les jeunes ados, alors que les ouvrages de la collection « Hors série littérature » de Gallimard Jeunesse vise précisément les adolescents. Le public se restreindrait-il aux 16-19 ans ? Dans ce cas, en quoi est-il « un livre important, qu’il fallait écrire » ? Pour qui est-il important ?

En plus des fautes laissées par le correcteur, ce livre m’a désappointée : je ne dis pas qu’il est mauvais, loin s’en faut, mais ce n’est pas le Melvin Burgess que j’attendais. Il a voulu parler de la pédophilie dans les institutions, mais il n’y est pas parvenu aussi bien que Nathalie Le Gendre dans Les orphelins de Naja (Mango, 2008). Ce dernier faisait d’ailleurs partie de la sélection du Prix Ados Rennes/Ille-et-Vilaine l’an dernier, où il a fait longuement polémique. Sans doute The Daily Telegraph n’en a-t-il pas entendu parler…

Enfin, ce roman ne fera pas partie de mes prochaines acquisitions pour le secteur ados : il n’y trouverait certainement pas son public et serait difficilement défendable d’un point de vue déontologique.

Une critique plus élogieuse sur Ricochet

BURGESS Melvin, Nicholas Dane, Paris, Gallimard Jeunesse, 2010, 394 p. (Hors Série Littérature) 14 €